Birdjoki Rachiste |
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Pour vous donner un clin d'œil sur la situation des femmes au Tchad, nous vous présentons quelques témoignages personnelles des femmes tchadiennes de la région du Guéra, tirés du livre "Là où habitent les femmes", éditée par Renée Johns et Rachel Bokoro du Comité Central des Mennonites, en 1993. |
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Birdjoki ou Am-Djimé parlait en arabe pendant que
plusieurs de nous étions assises sur des nattes et écoutions son
histoire. Nous travaillions toutes ensemble, enlevant les tiges de
feuilles qu'elle venait de rassembler. Elle utiliserait les feuilles
dans une sauce pour le dîner.
J'ai épousé Djibrine et j'ai eu trois
enfants qui sont morts. Puis mon mari me renvoya avec mon quatrième
enfant qui était un garçon. Il nous a renvoyés le septième jour
après mon accouchement. (Une femme n'est pas autorisée à quitter sa
maison pendant sept jours après avoir accouché.) Puis mon fils eut
la rougeole et devint aveugle. Plusieurs années après, j'ai trouvé
difficile de vivre dans notre village. A cause de la cécité de mon
fils les gens ont dit que nous étions maudits. Ainsi un jour, j'ai
arrangé dans mon panier le deux cuvettes de mil et la cuvette de
farine que j'ai eu pour notre nourriture et nous sommes allés à
Mongo. Nous avons habité chez mon frère et avons accepté de payer
une très petite somme comme loyer mensuel. Mais il nous renvoya neuf
jour après. J'ai trouvé une autre case que le propriétaire m'a
donnée gratuitement puisque mon fils était aveugle. |
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Pour le moment, la majorité des témoignages qu'on a pu recueillir viennent des femmes tchadiennes au Guéra. Les femmes tchadiennes partout dans le monde (surtout au sud et à l'est du pays, ainsi qu'à l'étranger) sont invitées à nous envoyer leur témoignage personnelle de ce que c'est vraiment d'être femme tchadienne... | ||
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