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Littérature tchadienne

      
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La littérature tchadienne est en train de se naître en ce moment. Et pourquoi pas? Les tchadiens ont beaucoup à contribuer au monde littéraire de leur expérience journalier. Le nombre d'auteurs tchadiens est encore minimale, mais nous attendons le jour où les oeuvres tchadiens attirera l'attention du monde entier.

Le début de la littérature d'une société vient souvent à partir de ses contes et légendes. Nous voulons vous en partager une d'entre eux, pour vous donner le goût d'en apprendre davantage. Le plus grand personnage des contes tchadiens, c'est Sahibi, et le plus grand recueil de contes et blagues sur sa vie tchadienne est à iAltchad. Vous serez très reconnaissants d'avoir rendu visite à leur page Sahibi.

De là, nous voulons vous introduire aux récits de chasse, toujours racontés par des villageois avec tant de passion. Les réalités de la vie des femmes ne devrait pas être ignoré, alors nous allons entendre ce que les femmes vivent au Tchad de leur bouche-même.

Jusque là, nous aurons regardé les transcriptions des paroles racontés à l'oral. Nous vous proposons un texte tiré d'un des premiers livres où l'auteur est tchadien, et qui raconte son histoire lui-même sur écrit. Et nos frères à tchadien.com vous propose une page de poèmes écrits par des tchadiens et tchadiennes. Nos compatriotes à iAltchad en ont une page de poésie également, donc vous ne manquerez jamais de calmer votre soif pour le cri du coeur tchadien qu'on appele la poésie. Si vous êtes tchadien, et vous avez mis votre coeur sur une feuille, nous espèrons que vous enverrez votre poésie à nos frères tchadien.com.

Si vous avez d'autres autres auteurs tchadiens ou tchadiennes à nous proposer, n'hésitez pas à nous écrire.

Contes et Légendes du Tchad

Le mouton, le cabri et le chien

Quand l'hyène et le bouc signent la paix

Histoire du chacal et du chien

La hyène, le singe et le lièvre

Nidjema l'orpheline

 

 

Récits de chasse

 
Matel et le caïman

Matel connut un sérieux problème dans son village. Pourtant c’était une affaire relativement simple. Un acte désintéressé. Une veuve était venue lui demander de la viande d’un caiman qu’il venait de tuer avec beaucoup de peine. Comme avec toutes les autres femmes du village, Matel L’avait servie gratuitement. Pour lui, c’était une façon de faire offrande à Dieu qui l’avait protégé et lui avait donné la force nécessaire pour tuer l’animal.

Le caiman en question avait fait beaucoup de mal au village. En une seule saison il avait brisé et fait couler plusieurs pirogues, tue des enfants et une femme. II avait cause une si grande peur qu’on disait de lui que c’était un animal étranger. Tous les sacrifices offerts n’y avaient rien fait. Le caiman empêchait Les femmes de puiser de l’eau dans le fleuve, de même qu’on ne pouvait y pêcher.

Les grands chasseurs de caïmans avaient tenté en vain de tuer cette bête. Voyant cela, Matel qui n’avait pourtant rien tenté de ce genre auparavant, avait décidé de retrouver le fameux reptile pour lui livrer bataille. C’est ainsi que chaque jour il longeait le fleuve, suivant à longueur de journée les traces du caiman, partout où celui-ci avait l’habitude de chercher sa nourriture.

A force de patience, Matel est arrivé à connaître le lieu où la bête se repose quand il fait un mauvais temps. Un beau jour, Matel sortit de sa case. La misérable case à l’intérieur profondément lézardé, mais qui était en fait un véritable dépôt où s’entassaient toutes sortes de peaux, des défenses et des cornes.

Ce même endroit Lui servait de chambre à coucher et de salle à manger. Matel y menait une vie solitaire depuis que sa femme, malade, était allée chez ses parents pour se soigner. II arriva au bord du fleuve vers dix heures. II avait apprêté deux sagaies à manches courts avec la pointe en forme de flèche. Au bout de chaque manche, Matel avait attaché un fil de fer long d’une vingtaine de mètres. II guettait patiemment l’endroit qu’il soupçonnait être le logis du caïman. II était accroupi sur les genoux, pour éviter que son ombre ne se reflète dans l’eau et n’alerte l’animal.

Après environ deux heures d’attente, il remarqua des bulles d’air qui remontaient sur la surface de l’eau. Matel ramassa une motte d’argile séchée et la jeta dans L’eau de la main gauche. La main droite tenait la sagaie dirigée vers le lieu d’où sortaient les bulles d’air. Un long museau émergea doucement de L’eau, orné de deux gros yeux étincelants. Le bras de Matel se tendit. La sagaie quitta la main et alla se planter au milieu des yeux qui brillaient. Le caiman fouetta rageusement la surface de L’eau avec sa queue puis disparut au fond de l’eau.

Matel prit Le bout du fil et l’attacha rapidement à un arbre qui se trouvait juste à côté. Le caiman remonta à la surface. Matel voulut Lui envoyer une dernière sagaie mais l'animal redescendit au fond de l’eau. Le fil le retint. Affolé, l'animal se débattait de toutes ses forces, faisant sortir de la boue argileuse à la surface. L’eau était devenue trouble. De petits caïmans se sauvèrent dans les hautes herbes qui tapissaient le bord du fleuve. Matel cherchait toujours à envoyer la seconde sagaie sur le caiman, mais celui-ci se déplaçait sans cesse.

Soudain, un autre caiman sortit de L’eau, passa derrière Matel et lui fouetta violemment le dos avec sa queue rugueuse. Un véritable coup de foudre. Matel en avait été projeté à terre. L’animal regagna aussitôt l’eau. Matel rassembla toutes ses forces et parvint à se redresser.

II reprit sa sagaie et attendit de pied ferme la bête qui voulait l’assommer. Elle était repartie pour de bon au fond de l’eau boueuse. Le dos de Matel saignait. II revint quand même voir la première sagaie. Le fil ne bougeait presque plus. Les femmes qui étaient de l’autre côté du fleuve poussaient des cris et appelaient les hommes qui se trouvaient au village pour qu’ils viennent au secours de Matel. Ceux-ci accoururent et vinrent tirer le caiman du fleuve. C’était une femelle grande et grosse.

Les hommes la transportèrent au village, chez Matel. Le lendemain, celui-ci en distribua la chair à tous ceux qui en voulaient. La veuve fut la dernière à venir demander un morceau. Elle avait reçu sa part et était rentrée chez elle. Mais ses beaux-frères soupçonnaient autre chose. Aussi, ont-ils déposé une plainte contre Matel, qui s’est par la suite vu confisquer son troupeau de chèvres. Une forte amende lui avait en outre était infligée. En un rien de temps, l’homme en avait été réduit à la misère et à la pauvreté. Ne pouvant supporter le coup, il disparut un jour sans laisser de trace. On croyait qu’il s’était suicide.

Pendant cinq ans, le village en fut divisé. Matel était victime de sa propre générosité. A cause de lui, hommes et femmes du village se lançaient d’acerbes injures. Le village était partagé en deux camps. Un père qui était aussi chasseur et qui soutenait son compère était lui aussi chaque fois insulté. On disait de lui qu’il était un paresseux parce qu'il ne cultivait pas beaucoup.

Tiré de Récits de Chasse, I et II, par l'équipe de recherche de Bousso. 1993 N'Djaména : CEFOD.

 
 

 
 

Loin de moi-même (par Zakaria Fadoul Khidir)

 
 

Je ressemble...

à un berger qui, ayant perdu ses animaux au pâturage, a peur d'être grondé par ses parents en retournant à la maison

à un jeune marchand qui, ayant fait d'énormes pertes, ne veut plus vendre

à un jeune officier qui, ayant perdu la bataille, rentre au pays la tête basse

à un petit enfant qui, se trouvant mal à l'aise à la maison des autres,

veut retourner chez ses parents

Laissez-vous faire emporter en lisant les récits de Zakaria Fadoul Khidir. Il s'agit d'histoires brefs sur son enfance à Uru-ba, écrit pour soigner le manque de son pays en étant à l'étude en France. 1989: L'Harmattan, 5-7, rue de l'École-Polytechnique, Paris 75005. ISBN 2-7384-0425-1

 

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